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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 17:06

S'il y a une qualité que je peux me reconnaître (c'est pas souvent, alors je me permets), c'est d'être quelqu'un de travailleur. Je ne crois pas avoir un talent particulier à l'origine pour quoi que ce soit (allez, les maths peut-être, et encore...), mais j'ai toujours essayé de travailler pour aller aussi loin que je le pouvais dans la voie que je choisissais. En dessin, ça n'a jamais dépassé quelques imitations pas trop mauvaises de dessins déjà existants (après des mois et des mois de boulot acharné). En matière d'écriture, je ne sais pas jusqu'où je suis capable d'aller, mais je sais que le travail, la remise en cause perpétuelle de ce que j'ai accompli est une condition indispensable pour avancer.

Ma récente réflexion autour de Cocyclics m'a alors amenée à approfondir les raisons pour lesquelles je ne pouvais pas travailler dans le cadre de ce forum. D'autres auteurs ont expliqué qu'ils avaient déjà un réseau de bêta-lecteurs suffisant. Je le comprends très bien. Mais ce n'est pas mon cas. J'ai deux bêta-lecteurs réguliers que j'adore et qui lisent tous mes textes (s'ils passent dans le coin, je les en remercie), j'en ai d'autres moins réguliers. Eux-mêmes n'étant pas auteurs ou écrivant moins que moi, j'ai du mal à les solliciter trop souvent (j'écris parfois *beaucoup*) parce que je ne peux pas leur rendre la pareille. Il m'arrive d'être absolument incapable de me faire une idée sur un de mes textes (dans 90% des cas, en fait), si celui-ci n'est pas dans les goûts de mes relecteurs habituels (ce qui arrive) je ne peux pas savoir ce que le texte vaut vraiment. En fait, je manque d'avis divergents. Et, au stade où j'en suis (j'y reviendrai dans un autre billet), j'ai besoin de ça. J'ai besoin de changer, de me renouveler et de savoir ce que je vaux dans des registres un peu différents de ce que j'ai fait jusqu'ici.

Et donc pourquoi pas Cocyclics ? Je m'en suis ouverte sur leur forum, expliquant par le menu les raisons qui ne me permettaient pas de travailler sur le forum. En allant au fond des choses, je me suis rendu compte qu'une fois encore, ce n'était qu'une question de travail. Le travail le plus difficile qui soit : celui qu'on fait sur soi-même et ses propres angoisses.

J'ai donc posté mon premier texte sur Cocyclics aujourd'hui et, au lieu de guetter comme une malade les premières bêta-lectures, je vais gentiment déconnecter mon PC et retourner travailler sur mon texte actuel.

Si j'ai posté ce billet dans la section "conseils" et pas dans "mon actualité" ce n'est pas pour vous dire "Il faut aller sur Cocyclics, absolument, quelles que soient vos objections." Non, c'est uniquement parce que ça m'a fait réaliser que le travail d'auteur (ou du moins la démarche qui consiste à essayer de transformer le plaisir d'écrire en un véritable travail "d'écrivain") ne consiste pas seulement à travailler son style, ses manuscrits et ses idées. C'est aussi une constante confrontation avec nos propres peurs: parce qu'écrire, c'est s'exposer. Pour certains, ça va être la peur des critiques, ou des dédicaces, ou du travail éditorial... Pour moi, c'est la peur de confronter mes écrits à des avis divergents alors qu'ils n'ont pas encore "séché". Imaginez un béton tout frais et encore tendre autour duquel vous ne mettez pas de barrière. J'avais peur du piétinement sur ma plume encore fragile, la peur de me lisser pour plaire à tout le monde parce que je manque encore de confiance en moi... Plein de peurs difficiles à synthétiser au final. Le fait est que je les ai virées, ces peurs-là. Peut-être parce que quelque part, un ado plaque des accords improvisés sur une guitare électrique et que je me sens encore un coeur d'ado qui veut n'avoir peur de rien.

http://cmalojikamoi.c.m.pic.centerblog.net/27lhv6go.jpg

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 10:16

Parfois, on a un AT super important sur lequel on voudrait travailler. Cela peut être (prenons un exemple tout à fait au hasard) dans un genre où on n'a jamais écrit, mais où l'anthologiste a su, lors de l'appel à textes, faire vibrer une corde sensible en nous. Et là, au lieu d'écrire, on se lance dans une réflexion interminable qui nécessiterait des heures et des heures de discussion (celle-là, pour prendre un autre exemple tout à fait au hasard). Et dans ce cas, qu'est-ce qu'on fait ? Ben, on n'écrit pas.

Puisque je parlais hier des vertus de Cocyclics et du travail de groupe, aborder la question de la motivation d'un auteur me paraît tout à fait adapté. L'homme est une bestiole qui réagit assez fortement à l'émulation. Mettez-en une poignée dans un shaker, remuez bien, ça fera de la mousse sur laquelle devraient surnager plein de jolies idées. Sans parler de projets communs, à titre individuel, l'être humain a besoin d'être stimulé. L'intérêt des forums, en dehors de la possibilité d'échanger des infos et de créer des ateliers d'écriture a souvent été de créer cette saine camaraderie entre "rivaux" (je dis ça sans ironie, les auteurs étant bien souvent des lecteurs aussi, et la solidarité étant bien plus souvent de mise entre jeunes auteurs que les coups bas*).

Mais parfois, vous êtes un(e) solitaire. Vous pouvez (autre exemple au hasard) avoir passé votre bac en candidat libre parce que l'école vous pompait l'air ; avoir peu fréquenté les bancs de votre fac et bien plus ceux de la bibliothèque pour préparer vos cours vous-mêmes (non que vous trouviez vos profs incompétents, juste que vous aimiez travailler à votre rythme qui ne s'accordait pas forcément à celui des autres élèves). Bref, vous pouvez être un autodidacte. Pour écrire, je verrais plutôt ça comme une vertu, sauf que bon, la motivation parfois s'échappe. Au début, vous vous imaginiez Stephen King à la place de Stephen King : grande maison, plein de thunes, des millions d'exemplaires vendus... Puis vous avez vite compris que... ben non, quoi ^^ Pas dans cette vie, pas en France, pas dans les littératures de l'Imaginaire. Alors la motivation, comment on la trouve quand on ne sait pas profiter de la saine émulation entre camarades (chez moi, fréquenter trop un forum donne rapidement un raisonnement du type :"Ben si tous les autres ont une histoire à écrire, qu'est-ce que la mienne va apporter de plus à la littérature ?" et c'est seulement une fois que je suis seule que je me rappelle qu'elle n'apportera rien, mais que j'ai envie de l'écrire parce que c'est la mienne) ?

L'envie est là, les idées aussi, la passion toujours, ce qui manque c'est la capacité de s'assoir et de poser les mots, le premiers. On sait qu'à la fin on en retirera du plaisir, on sait qu'on n'aime rien autant que d'écrire, mais tant de choses nous appellent...

Et là, en quelques sortes, j'ai trouvé la réponse dans les méthodes ABA destinées à mon fils autiste : la récompense. Elle peut différer pour chacun, mais le principe c'est que si une activité vous bouffe du temps (allez, tout à fait au hasard : lancer des réflexions sur le net et tenter de participer au débat que vous avez vous-même lancé), vous vous interdisez cette activité tant que vous n'avez pas écrit au moins x signes (restez dans la limite du raisonnable selon vos chiffres habituels). Rapidement, vous vous rendrez compte que ce qui aurait pu disperser votre attention vous force à la recentrer.

Depuis plusieurs jours, j'ai ainsi une idée de texte mais pas moyen de pondre les premières lignes. Ce matin, je me suis dit "Je n'allume pas le PC (le gros, celui qui est connecté au net) tant que je n'ai pas fait 2000 signes". J'en ai fait 6000 une fois lancée, malgré mon fils qui est venu toutes les trois minutes (sans exagération, je me suis interrompue une trentaine de fois) me prendre la main pour que je lui donne ceci ou cela, en bref, parce que ça l'enquiquinait de voir que je faisais autre chose que m'occuper de lui.

Méthode miracle ? Non. Ça marche pour moi, c'est tout. À l'origine, c'est plutôt un truc pour faire progresser les autistes. Mais bon, les chiens ne font pas des chats ^^

 

(Et là, je vous laisse, je me dois 5000 signes avant de rallumer le PC)

 

 

 

*N'écoutez donc pas votre chère maman qui, persuadée que vous êtes un(e) génie va vous répéter mille fois par jour de ne surtout montrer vos écrits à personne, JAMAIS, sans quoi vous vous les feriez sans aucun doute voler.

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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 11:33

http://tremplinsdelimaginaire.com/cocyclics/phpBB3/styles/subCoCy/theme/images/banProjectForum.jpg

Depuis quelques temps, le logo de Cocyclics apparaît de plus en plus souvent dans l'édition Imaginaire. Dans un milieu où les places sont très chères (la littérature Imaginaire en France comptant presque autant de lecteurs que d'apprenti-auteurs), le label Cocyclics commence à apparaître comme une sorte de carte de Fidélité : un macaron accès facilité pour les bons éléments. Je vous avoue que même moi qui ai toujours apprécié l'esprit de Cocyclics (leur ayant d'ailleurs consacré plusieurs articles sur ce blog), j'ai commencé à craindre que cela sclérose un peu ce milieu, déjà pas toujours facile d'accès. M'étant donc posé la question, je partage mes réflexions en ces pages, car ce blog a toujours eu davantage pour but d'être un lieu d'échange qu'un endroit où j'assénais des vérités absolues.


Tout d'abord, un petit rappel pour les nouveaux : Cocyclics, qu'est-ce que c'est ? En gros, Cocyclics c'est un forum qui permet la rencontre d'auteurs plus ou moins débutants (il commence à y en avoir des pas débutants du tout, maintenant !) afin d'échanger des informations, mais surtout des bêta-lectures. Le principe est simple. Vous arrivez, vous vous présentez et vous postez des nouvelles ou des extraits de romans pour qu'on vous aide à pointer les faiblesses et à les corriger. Combien ça coûte ? Rien, si ce n'est du temps et de la bonne volonté. Parce que ce qu'on vous donne, il faut le rendre, en lisant d'autres textes à votre tour (pas tous, je vous rassure !) et en aidant à les améliorer.

Le principe est super. Le résultat tel que les éditeurs ont commencé à se pencher sur leur efficacité et à se fier à leur compétence. Là aussi, un petit rappel pour les nouveaux : l'édition est surchargée. Il y a beaucoup trop de manuscrits envoyés aux éditeurs. Des piles entières qui envahissent les bureaux de ces êtres humains dont les journées ne se composent que de 24h (et pas toutes ouvrables, faut bien qu'ils dorment, parfois). Parmi les manuscrits en question, un nombre incalculable de trucs qui ne s'approchent que de façon très lointaines du français, qui ne sont que des pastiches de mauvaises qualités d'oeuvres majeures ou qui auraient du potentiel mais partent du principe qu'on travaillera ça avec l'éditeur pour, par exemple, corriger les fautes. Or, non. L'éditeur il n'a pas que ça à faire. Fut un temps lointain, peut-être. Quand le commerce du livre n'était pas en crise, quand l'invention du PC n'avait pas rendu l'écriture accessible au plus grand nombre, etc... etc... Bref, un manuscrit écrit avec les pieds, l'éditeur ne dépassera pas la troisième page, même s'il y avait un trésor sous les odeurs de fromage. Donc cette opportunité d'échanger des bêta-lectures sur Cocyclics, c'est un vrai bienfait pour les éditeurs et également pour les jeunes auteurs qui éviteront les quelques erreurs qu'ils auraient pu zapper afin qu'on dépasse la lecture de la page trois de leur précieux manuscrit.

À partir de là, certains éditeurs ont décidé de donner une priorité aux auteurs qui passaient par ce filtre. Il y a une certaine logique là-dedans puisque ces auteurs ont "perdu du temps" à corriger leur manuscrit avant (si vous avez tiqué sur le "perdu du temps" tant mieux, on ne perd jamais de temps à corriger ses manuscrits) et donc ils en gagnent de l'autre côté.


Alors où est-ce que le bât blesse me direz-vous ? Parce que, comme je le disais plus tôt, moi aussi j'en suis venue à me poser la question. La raison en est simple : tout le monde ne peut pas travailler avec la méthode Cocyclics. Les raisons peuvent en être diverses : à la louche : pas à l'aise avec le fonctionnement d'un forum (ne me dites pas "non, ça s'apprend", y a des gens pour qui ça ne fonctionne pas) ; allergiques au nénuphou (je ne plaisante qu'à moitié, certains auteurs (et non des moindres dans le passé) ne sont pas très portés sur les relations sociales, le fonctionnement d'une communauté ne sera pas la meilleure façon pour eux de progresser)...

Le principal problème qui se pose concerne les auteurs qui ont commencé, avant que Cocy ne prenne son essor, à s'intégrer au milieu et ont déjà développé leur propre système de travail. Ceux-là ont déjà commencé à travailler leurs textes avec des éditeurs et ont appris à corriger les défauts les plus habituels de leur plume, ils ont souvent déjà des bêta-lecteurs, ils sont sur plusieurs autres forums qu'ils ne souhaitent pas quitter ou travaillent dans des fanzines, webzines, etc... Bref, même si tout cela ne rend pas forcément inutile le travail chez Cocyclics, ça pose le problème du temps. L'auteur étant peu payé (voire pas) et ayant un boulot à côté, rajouter Cocyclics à tout ce processus n'est pas toujours possible. Il pourrait renoncer au reste, sauf que c'est sa méthode de travail et qu'il y a droit. Bref, j'espère ne pas voir fleurir dans les commentaires des arguments pour défendre Cocy et dire que telle ou telle raison de ne pas y aller est mauvaise. Le fait est qu'il y a des gens qui ne peuvent/veulent pas passer par Cocyclics sans être pour autant des glandeurs qui rendent des torchons aux éditeurs. C'est leur droit. Tout comme c'est le droit du collectif d'avoir développé une méthode qui marche.


Où est donc le problème ?

Le problème c'est que la lucarne vers l'édition est toute petite et qu'en voyant Cocyclics y prendre plus de place, ces auteurs ont l'impression d'en perdre. Est-ce le cas ? Pas forcément. Si on prend le cas particulier de la discussion qui a engendré ce billet (ici, l'AT Destination Univers étant ouvert uniquement aux grenouilles (membres de Cocyclics) et aux invités), cet Appel à Textes aurait à mon avis été totalement fermé avant l'existence de Cocy. Donc Cocyclics ne fait que donner une chance supplémentaire à certains jeunes auteurs sous certaines conditions.

Existe-t-il une autre voie pour accéder à ces AT privés (ou semi) ? Oui. J'ai répondu à des appels à textes ouverts chez Griffe d'Encre. J'ai été refusée plusieurs fois, j'ai lu les conseils du comité de lecture pour comprendre mes échecs, j'ai travaillé, j'ai fini par être acceptée pour des AT, puis par sortir une novella chez eux et en tant qu'auteur griffé, j'ai le droit de soumettre à cet appel à textes (ce qui ne sera pas le cas une autre fois, avec une autre maison).

Cela vaudrait également pour des gens dont les textes sont parus chez tel ou tel éditeur avec une qualité suffisante pour justifier l'intérêt (et l'invitation directe) des deux anthologistes.

Sur le coup, je vous avoue que n'étant pas invitée ni grenouille (et n'ayant actuellement pas le temps de faire les bêta nécessaires sur Cocyclics (c'est déjà pas dit que j'ai le temps d'écrire un texte)), je me suis dit "Flûte" mais tout comme je me dis "Flûte" parfois quand je vois sortir une anthologie pour laquelle aucun AT n'a circulé (privée, donc) et dont le thème m'aurait tentée. Je ne suis pas à une échelle où le monde littéraire ne peut pas se passer de moi pour sortir un livre. C'est la vie, on referme cet AT-là et on s'en va voir sous d'autres cieux si n'on aurait pas un texte à écrire sur le Feu ou les Proverbes (deux AT ouverts en cours chez Griffe d'Encre).


Parfois, peut-être, les manuscrits Cocyclics passent réellement devant d'autres manuscrits (c'est le principe d'un système de priorité) mais au final, le but reste de soulager les éditeurs et de ne pas les dégoûter définitivement de la sélection de jeunes auteurs. Ceux qui débutent feraient peut-être bien, en effet, de réfléchir immédiatement à la nécessité ou non de passer par là. Il y aura toujours d'autres voies, mais peut-être sont-elles plus longues et ont-elles moins de chances d'aboutir (un auteur peut réussir à s'améliorer seul avec les critiques de ses textes, mais il a plus de chance s'il est aidé par des auteurs expérimentés).

Reste le problème de ceux qui ont développé leur propre réseau et leur méthode de travail. Ceux qui ne peuvent pas quitter leurs bêta-lecteurs actuels, leurs forums, fanzines ou blogs pour rejoindre Cocyclics. Et, dans l'absurde, je me demandais : pourquoi ne pas développer un système de "validation" extérieure à Cocyclics ? Car ce qui manque à ces auteurs, ce n'est pas le travail, c'est uniquement le fait que quelqu'un valide leur travail pour que leur manuscrit ne se noie pas parmi les milliers de daubes (désolée pour le terme) qui envahissent les éditeurs. Ils pourraient à ce moment-là développer un réseau dont la condition serait, une fois encore, de se bêta-lire entre eux, mais également d'avoir déjà été édités via la sélection d'un AT ouvert.Peut-être un système d'échange de textes privé par exemple. Une liste tenue à jour de textes en cours de lecture et chacun choisirait ce qu'il lit en fonction du thème, des quelques lignes de présentation ou de l'auteur. D'après ce que je sais, c'est en gros ce qui se fait pour la bêta de romans chez Cocy, sauf que là, ce collectif d'auteurs se passerait de la préselection forumique, considérant qu'ils s'ouvrent aux auteurs déjà sélectionnés par le microcosme SFFF (voire qui sait, des auteurs pourraient discuter avec Cocyclics de leur possibilité de participer aux bétas privées, s'ils peuvent justifier de quelques parutions qui ont plu à Cocy et si Cocy leur faisait passer une sorte de "petit examen" de bêta sur un texte (car on peut être bon auteur et mauvais relecteur)*).

Bien sûr, les éditeurs ne vont pas se presser de donner la priorité à des manuscrits ou ouvrir les AT privés à un collectif qui consistera uniquement en une poignée d'auteurs qui se disent entre eux que leur travail il est vachement trop bien. Cocyclics non plus n'a pas gagné ses galons en un jour. C'est le résultat du travail fourni qui permettra peut-être à terme une certaine reconnaissance. En attendant, ce pourrait être une nouvelle façon de développer la solidarité entre des jeunes en devenir qui ne peuvent pas fonctionner en forum.

[edit]L'idée n'étant visiblement pas très claire, je copie/colle ce que j'ai répondu à Garulfo sur le forum de Cocyclics en commentaire]

Enfin voilà, c'était une idée en l'air (de toute façon, je serais bien incapable actuellement de participer à la mise en place d'un tel collectif). Le but était surtout d'essayer de dire que le succès mérité de Cocyclics leur avait valu cette place particulière dans un monde saturé. Et que ceux qui ne pouvaient pas se joindre à l'aventure pourraient peut-être essayer de développer d'autres projets pour se créer leur porte d'entrée.

 

Pour conclure, un tout petit mot : je serais contente si ce billet suscitait quelques réactions dans la mesure où c'est un sujet sur lequel j'ai déjà entendu des gens s'exprimer (plus souvent en privé qu'en critique ouverte). Mais j'aimerais éviter les trolleries. Je ne sais pas si j'ai été diplomate dans tout ce que j'ai dit (je manque de temps pour relire suffisamment un billet sur un thème aussi sensible) mais j'aimerais bien qu'on puisse faire avancer la discussion, de façon à accepter le très bon boulot que Cocyclics fait pour les jeunes auteurs et les éditeurs et éventuellement trouver une façon pour les auteurs "intermédiaires" de ne pas se sentir floués.

 

 

*Enfin là, je m'avance. Les grenouilles ont un système qui fonctionne bien, pas dit qu'elles aient envie d'y apporter des modifications ^^

 

*edit*

Ce même jour, un article de Jeanne-a-Debats pour répondre aux éventuelles critiques autour de cet AT semi-fermé/ouvert : http://jeanne-a-debats.over-blog.com/

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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 16:09

Pour ceux que ça intéresse, l'appel à textes permanent de Griffe d'Encre sur les Proverbes est rouvert. Plus d'infos ici.

Et puisque je suis dans la catégorie "conseils" je vous conseille de vous fixer une date butoir vous-mêmes. On a souvent tendance à laisser mariner les projets qui n'ont pas d'échéance... voire à les oublier.

Et je conclus avec la couverure du tome 1 parce qu'elle est trop belle ^^

http://www.griffedencre.fr/catalog/images/proverbesI.jpg

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 17:33

Pour une fois, je vais parler de quelque chose qui ne concerne que les auteurs qui sont arrivés au stade de la publication, à savoir ce moment à la fois craint et magique où d'autres posent des images sur ce qui n'était jusqu'ici que des mots bien à nous. Ce moment est forcément particulier puisqu'il concrétise notre acte de création. Il peut même se produire lors d'une parution en anthologie ou en revue. La vision que l'éditeur donne du thème ne sera pas toujours celle avec laquelle nous avons écrit. Bien évidemment, le sentiment est encore plus fort quand il s'agit d'un livre entièrement de notre plume.

Si j'aborde le sujet, c'est parce que j'ai vu bien souvent des auteurs déçus par la couverture posée sur leur récit. Parfois ce sentiment perdure à cause d'une véritable cassure entre la vision de l'auteur et celle de l'illustrateur. Mais il arrive également que l'auteur se fasse à la couverture de son livre et qu'il revienne sur une peremière réaction très négative. Certains éditeurs laissent la part belle au choix de l'auteur, mais ce n'est pas toujours le cas et à ma connaissance, ce n'est pas une obligation. La couverture remplit ce rôle particulier de faire à la fois totalement partie de la création artistique puisque c'est elle qui donne la première image du travail que l'auteur a fait, une image qui pourrait bien rester gravée dans l'esprit du lecteur même si elle ne correspond pas à la réalité. Elle est également le premier vecteur commercial et donc très importante dans le rôle de l'éditeur, à savoir vendre l'ouvrage. Phénomène étrange : une belle couverture n'est pas toujours une couverture vendeuse. Et inversement.

Dans tous les cas, le jour où vous vous retrouverez face à votre première couverture (ce que je vous souhaite), ne soyez pas surpris d'être déçu et laissez-vous un peu de temps pour digérer avant de rendre un avis. Le coup de coeur peut arriver (je l'ai vu avec une amie qui a eu, il est vrai, une couverture superbe pour son roman) mais bien souvent la réaction est la même que lors des premières corrections ou des premiers avis. C'est un contact avec l'autre, l'obligation d'accepter sa vision de notre oeuvre. Jusqu'ici les images qu'elle engendrait n'appartenait qu'à nous et nous avons tenté de les retranscrire par des mots. Face à la couverture, nous nous retrouvons face à notre incapacité à engendrer dans l'esprit de l'autre une image entièrement conforme à notre propre projection mentale. Tel est le prix de l'écriture. On livre quelque chose de soi et on doit accepter que l'autre s'en empare et le fasse sien. La couverture est pour moi le premier pas vers cette ouverture.

J'en ai fait moi-même l'expérience récemment mais c'est une autre histoire et je vous en parlerai dans un prochain billet.

 

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 20:19

... un texte se doit de reposer pour donner un résultat plus savoureux.

Oui, je crains de me répéter, mais je ne pouvais résister au plaisir de partager mes dernières expériences avec vous. Après un temps assez long, j'ai entamé une nouvelle phase de correction sur ma novella et je me suis rendu compte combien le repos était salutaire dans cette phase du travail aussi. Bien évidemment, cela ne doit pas compliquer le travail de l'éditeur (le retarder dans ses délais de parution, par exemple), mais il est vrai que je suis quelqu'un qui a tendance à corriger très vite (texte reçu avec commentaires, retourné généralement le lendemain). Cette fois-ci, mes obligations personnelles m'ont obligée à laisser passer un peu plus de temps et cette phase de correction m'a permis de redécouvrir mon texte avec un réel plaisir. Ce regard neuf m'a dévoilé des maladresses qui m'avaient échappées jusque là mais j'ai également pu m'éloigner des petits points de discussion avec l'éditeur pour retrouver le plaisir de l'histoire dans son ensemble... et cela fait un bien fou.

J'en profite donc pour vous rappeler l'importance capitale du temps de repos à tous les stades de l'écriture. Je sais que quand on finit un texte, on a hâte de le soumettre mais se laisser le temps de s'éloigner du texte est vraiment une bonne chose pour lui donner une nouvelle vie à la relecture. Pour ce qui est de la phase de correction éditoriale, il est très commun que l'éditeur soit obligé de vous faire attendre lors de ses propres retours. Au lieu de trépigner (oui, je le confesse, cette attente est parfois frustrante), profitez de ce temps pour oublier votre texte et le retrouver avec plaisir plus tard.

En tout cas, maintenant que j'ai enfin fini cette phase de correction, je devrais avoir de nouveau un peu plus de temps pour mon blog ;-)


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14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 18:17

Ma réponse à cette question est assez mitigée.

Le passage par la case nouvelles est très instructif pour un auteur en herbe. Cela oblige à synthétiser ses idées et (chose appréciable) à les mener au bout. Combien d'auteurs de chef-d'oeuvre inaboutis ? On part dans une intrigue, on se disperse sur un tome, deux, trois... et au final, rien, on n'arrive pas à conclure. La nouvelle vous oblige à arriver à vous confronter à la peur du mot "fin" (pour moi, bien plus effrayant que la page blanche).


Écrire des nouvelles, c'est également se donner une chance de parvenir plus vite à l'édition par le biais des appels à textes. Par là, on se fait connaître des éditeurs, des lecteurs... On apprend également à corriger avec un professionnel, ce qui apprend beaucoup pour mener à bout ses romans seul.

Un éditeur qui fait un appel à textes (ouvert au débutant) s'attend souvent à des textes à retravailler. La sélection est rude, mais elle est de l'ordre d'une vingtaine de textes choisis sur une centaine (pour les AT qui ont du succès). Rien à voir avec l'unique roman sélectionné sur une centaine (voire plus). Les petits éditeurs prennent généralement le temps de lire une nouvelle dans son intégralité pour s'en faire une idée (voire la faire lire à d'autres, voir là-dessus mon article sur le comité de lecture). Pour un roman, la sélection est souvent faite dès les premières pages. Il est donc particulièrement utile d'apprendre à traquer ses petits défauts pour améliorer son style. Et l'expérience du travail sur une nouvelle avec un éditeur est très intéressant.


Sans compter qu'un auteur qui a eu la chance de séduire des lecteurs au sein d'une anthologie a plus de chance de vendre son premier roman (il y en a tellement qui paraissent, il faut bien faire un choix).


Mais (car il y a toujours un mais dans mes billets), il faut se méfier d'un certain nombre de pièges quand on chasse l'appel à textes.


Tout d'abord, il y a l'aspect très chronophage de ce sport. Si vous aimez ça, tant mieux. Si par contre ce sont vos romans qui vous tiennent à coeur, vous ne devez pas perdre vos projets de fond pour courir derrière des appels que les dates butoir rendent souvent prioritaires. Pour éviter cela, je vous conseille un calendrier. Vous en sélectionnez quelques-uns selon des critères qui vous sont propres et vous oubliez les autres. Ne cherchez pas à tous les faire, vous y épuiseriez votre plume.


L'autre danger vient aussi du fait qu'un auteur de roman n'est pas forcément un bon auteur de nouvelles (et inversement). Ainsi vous risquez de vous faire connaître mais plutôt pour des textes anecdotiques. Il y a peu de chances qu'ils soient mauvais si vous avez été sélectionné, mais "anecdotique" ça peut suffire à jouer en votre défaveur dans un monde où la surproduction livresque pousse le lecteur à une sélection impitoyable. Pour ceux qui ne se reconnaissent vraiment pas dans l'écriture de nouvelles, n'oubliez pas qu'il existe d'autres moyens d'affûter votre plume comme la bêta lecture. Ne vous forcez pas à écrire des textes qui ne reflètent pas ce que vous avez à dire. Un texte "pour vendre" ça se sent. Et vous pouvez très bien accéder à l'édition sans cela, comme l'ont prouvé un certain nombre d'auteurs arrivés directement avec des premiers romans.


La rédaction de nouvelles dans le but d'accéder à la publication est donc une bonne option, mais ce n'est pas la solution ultime et elle ne doit jamais en venir à dévorer vos autres projets.

C'est en tout cas ce qui a failli m'arriver récemment, alors je fais une pause (et au passage, je passe à un billet tous les deux jours au lieu d'un billet quotidien pour ne pas épuiser non plus ce que j'ai à vous dire) et je me remets à mes neuf projets ^^

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 08:40

http://static.blogstorage.hi-pi.com/photos/bennou.artblog.fr/images/gd/1235527521/L-homme-deborde.jpgAvant de donner mon avis détaillé sur l'anthologie Air, je voulais vous parler d'un texte en particulier parce qu'il m'a particulièrement touchée. Il s'agit de "Du mystère dans l'Air" d'Hélène Cruciani. Je ne vais pas vous raconter ce texte, mais disons qu'il parle d'un artiste très doué qui met de côté sa vie pour s'adonner à son art. La biographie de l'auteur est en forme d'envol et de temps de repos, ce qui complète à merveille son histoire. Elle est la preuve qu'une personne qui a pris le temps de vivre peut partager son expérience à travers une prose qui touche au coeur.

Cela m'a fait penser que je n'avais pas beaucoup évoqué la chose dans mes "conseils". Quand on est un jeune auteur, on a tout à prouver et tout à apprendre. On court derrière les appels à textes, tout en essayant de comprendre le milieu en s'intégrant sur des forums, des blogs, des espaces FaceBook, sans négliger ses romans... On essaie aussi de lire le plus possible ce qui est une source d'enrichissement de notre plume et, à force, on peut en arriver à oublier de profiter de sa vie.

C'est pourtant de là que naît l'envie d'écrire avant tout. Je pense que plus que les qualités littéraires, ce qui fait la beauté d'une plume, c'est la richesse de ce que son auteur a à dire. Pas grand-chose à mon avis, s'il vit sur la planète clavier.

Je me souviens d'un forumeur de CoCyclics qui disait qu'il ne pouvait pas écrire très longtemps sur une journée parce qu'après avoir couché ses enfants, il ménageait toujours un temps en tête à tête avec son épouse. J'ai oublié son pseudo (je le prie de m'en excuser) mais son témoignage m'avait frappée.

C'est là que je me permettrais de vous rappeler que si la vertu première de l'auteur est la patience c'est aussi parce que tout ne peut pas arriver tout de suite. Prenez le temps de profiter de votre vie et de moments qui seront uniques. Un appel à textes raté, ça peut vous laisser un texte pour plus tard, un autre appel à textes, rien ne presse. Il faut savoir se mettre un peu de pression pour ne pas laisser mourir ses projets par flemme, mais il ne faut pas négliger les priorités.

Je remercie Hélène Cruciani et sa superbe nouvelle de m'avoir offert une histoire pour me rappeler l'importance de la vie et me permettre de le partager avec vous.

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 14:02

Je stresse...

Oui, en général, j'essaie de ne pas faire de billets d'humeur, mais je trouve qu'il est bon que les jeunes auteurs qui lisent ce blog aient conscience du masochisme  nécessaire pour passer par le stade de la publication.

D'abord, vous pensez que le pire moment de votre vie, c'est le moment où vous cliquez sur "Envoyer". Puis vous découvrez que non, le refus est pire. Au moment où vous avez envoyé, vous avez craint que votre texte ne soit nul et de faire perdre son temps à l'éditeur. Quand vous recevez votre refus, ça y est, c'est devenu une certitude. Les éditeurs vous diront que "Mais non, la sélection est dure et certains textes sont plaisants même si on doit les refuser", ils vous donneront plein d'arguments pour vous rassurer (enfin pour ceux qui ont le temps) mais le sentiment restera là et cette petite voix à l'arrière de votre crâne vous traitera de boulet.

Vous pourriez renoncer alors, mais non. Le clavier a la vie dure, les rêves aussi, parfois. Et un jour, vous recevrez votre premier "oui" (bon, je précise que pour moi les choses se sont passées dans le sens inverse, les "oui" d'abord, les "non" après, mais ce n'était guère mieux). Vous penserez que ça y est, tout va bien, la vie est belle.

Jusqu'à recevoir vos premières corrections...

Là, normalement, votre sentiment sera : "Mais si l'anthologiste n'a pas aimé mon texte et qu'il veut que je le réécrive entièrement, pourquoi m'a-t-il choisie ?" Vous aurez la haine, contre lui, contre vous-même, contre votre voisin qui passe l'aspirateur... En bref, contre le monde entier.

Puis ça passera (normalement). Vous découvrirez que tout le monde en passe par là. Vous verrez qu'on peut discuter, défendre son texte, qu'il en ressort meilleur... Vous échapperez même à tout ça si vous avez eu la chance d'avoir de bons bêta-lecteurs (pas à la correction elle-même, mais à ce sentiment).

Et quand tout ça sera fini et que vous aurez validé votre BAT, vous vous direz "Ouf ! La vie est belle. Plus qu'à récupérer un beau livre et profiter."

Puis vous découvrirez le sommaire. Et votre nom au milieu de tout un tas de noms que vous avez déjà lus, appréciés, voire adulés. Et votre texte vous paraîtra petit, petit, petit...

Vous tenterez de vous rassurer en vous disant qu'au moins avec tous ces auteurs préstigieux, les gens qui achéteront le livre ne pourront pas être entièrement déçus. Ils n'auront pas mis 17 euros pour vous, mais pour cet ensemble. Et si votre texte est faible, le reste sera bien quand même.

Sauf que non. L'idée que les gens se diront "Wahou ! Un chouette livre. Oublions vite ce texte insignifiant et concentrons-nous sur l'essentiel" n'a rien - mais alors rien du tout - de rassurant.


Pourquoi donc fais-je ce billet aujourd'hui ? Non pas pour vous dire de renoncer et que tout est pourri. Non. Simplement pour vous rappeler l'importance de la sélection. Quand on reçoit un refus, on est déçu, forcément. Quand on reçoit ses corrections on est un peu blessé : on aurait aimé faire mieux du pemier coup. Et on pourrait se dire "À quoi bon ?"

Mais le jour où on sait que son petit texte va finir entre les mains des lecteurs, et souvent de lecteurs exigeants, il ne nous reste que cette sélection pour nous rassurer. Peut-être que le texte ne sera pas apprécié. Peut-être qu'il déplaira à beaucoup de lecteurs. Mais il aura été choisi parmi beaucoup d'autres. Et corrigé par des gens passionnés.

Si vous faites confiance à ces éditeurs parce que vous avez lus des livres qu'ils ont édités, vous serez bien obligés de vous accorder une part de cette confiance. S'ils ont cru en vous, il faudra que vous croyiez un peu aussi.

 

Et donc avant de voir fleurir les commentaires rassurants, je tiens à dire que ce n'est pas le but de ce billet. Vous n'avez pas lu cette nouvelle, vous ne pouvez pas savoir si elle vous plaira. Même si elle est dans cette anthologie, personne n'aime tous les textes d'une anthologie. Cet article n'a pas pour but non plus de me faire plaindre. Ce stress m'amuse beaucoup en fait. Je me dis qu'on arrive toujours à être un peu surpris par soi-même et se rendre compte qu'on attache plus de prix à certaines choses qu'on ne l'aurait cru.

Je suis contente d'avoir posé ça là pour vous le dire et me le rappeler à moi-même. Et j'en profite pour remercier l'anthologiste et les relecteurs qui m'ont fait confiance et qui ont beaucoup travaillé à essayer d'améliorer ma plume.

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 11:14

Une des choses qui inquiète certains auteurs au moment de soumettre à un petit éditeur, est le risque que celui-ci mette la clé sous la porte avant la parution de leur livre. Ceux qui ont navigué un certain temps dans ce milieu ont eu l'occasion de constater la précarité des finances des petits éditeurs. Les histoires de l'Oxymore et du Navire dans la ville (entre autres) nous montrent qu'on peut être un très bon éditeur et faire des livres qui enthousiasment les lecteurs, et être pourtant obligés de fermer. Pourquoi ? Les raisons sont nombreuses, elles tiennent déjà à la fragilité du marché du livre (évoquée précédemment dans cet article) qui est beaucoup plus problématique pour les petites structures, à la lourdeur de la paperasse et des taxes en France, au manque de visibilité dans les libairies (et surtout les grosses structures de vente multimédia)... Les causes sont nombreuses, la conséquence est que de bons éditeurs sont obligés d'arrêter de publier alors même qu'ils avaient encore un calendrier éditorial chargé. La déception des lecteurs est importante, celle des auteurs "élus" l'est plus encore. Dans ce cas-là que faire ?

Ma réponse spontanée tendrait à être : pleurer pour votre éditeur et réaliser que dans cette affaire, il y perd sans doute beaucoup plus que vous. Mais cette réponse manquerait considérablement d'empathie. Elle tendrait à faire croire à ces auteurs que je me moque de leur sort, alors que c'est loin d'être le cas.

Mettons-nous cinq minutes à leur place. Nous voilà avec ce manuscrit qu'on a bossé et rebossé et dont on espère quelque part qu'il accèdera un jour au public. On le soumet généralement à quelques grandes maisons qui le refusent (voire nous donnent souvent l'impression de ne même pas l'avoir ouvert parce qu'ils avaient leur quota pour l'année), alors on se tourne vers cette petite édition qui laisse vraiment leur chance aux jeunes auteurs. Et un jour, on a le bonheur de trouver une réponse positive dans sa boîte mail. Pas de ces réponses des éditeurs à compte d'auteur dont on se rend vite compte qu'ils disent oui à tout le monde (ou presque). Mais un vrai "oui" prononcé par des gens qui disent souvent "non" aussi. Un "oui" qui témoigne d'une véritable adhésion à notre histoire de la part de gens qui en ont pourtant lues beaucoup d'autres. On est content, on est même aux anges. On se met au travail avec acharnement car si ces maisons s'ouvrent aux jeunes auteurs, c'est en général en contrepartie d'un travail acharné pour atteindre le niveau des grands.

Et voilà qu'un jour, le beau rêve s'envole. Il y a de quoi être amer et déçu, bien sûr.

Que faire dans ces cas-là pour ne pas se décourager ?

Tout d'abord, se souvenir que tout ce que j'ai dit précédemment est toujours d'actualité. Oui, vous avez été sélectionné, preuve que votre manuscrit a séduit des gens qui en avaient pourtant d'autres sous la main. Donc oui, votre manuscrit est bon, votre histoire vaut la peine de se trouver entre les mains des lecteurs. Ensuite, tout ce travail effectué n'a pas été fait pour la maison d'édition, mais pour vous, auteur, pour sublimer votre texte. L'éditeur n'est plus là, mais la qualité de son travail reste. Vous avez donc entre les mains un manuscrit dont vous savez à présent qu'il vaut la peine d'être édité et qui en plus est encore meilleur qu'au moment où il a été sélectionné. Donc oui, vous avez le droit d'être déçu et malheureux. Vous avez le droit d'être frustré justement parce que votre manuscrit mérite de devenir un livre et qu'il ne l'est pas. Vous pouvez, selon votre caractère, râler contre le monde entier, l'État, les taxes, les gros éditeurs qui prennent toute la place avec des livres commerciaux ; faire une grosse déprime que vous noierez dans un bac de glace à la vanille (ou un autre parfum au choix) ; rejoindre l'association des Auteurs Talentueux mais Anonymes ; vous lancer dans la lecture de la dernière daube commerciale à la mode en vous disant que le monde est vraiment injuste... Mais dans tous les cas, n'envisagez ni la corde ni l'abandon. Prenez le temps de digérer la déception (qui n'est pas un échec, souvenez-vous en) puis retroussez vos manches et remettez-vous au travail.


Si j'ai fait cet article, c'est également pour m'adresser à ceux qui n'ont pas encore soumis ou été acceptés par des petits éditeurs. Le risque existe au moment où vous proposez votre manuscrit. Les délais d'édition sont longs et on ne peut jamais savoir ce qu'il sera advenu de l'éditeur qui nous a choisi d'ici la sortie de notre livre. Au moment où vous soumettez votre manuscrit à un petit éditeur, il faut que vous admettiez ce risque et que vous profitiez de tout ce que cette expérience vous offre de bon d'ici là. La parution du livre n'est que la dernière étape d'un long parcours qu'on peut soit vivre comme un chemin de croix, soit comme une nouvelle expérience de chaque instant. Essayez de garder le deuxième état d'esprit. Cela vous rendra plus patient et cela pourra vous aider à mieux encaisser une éventuelle déception.

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  • isa
  • Isa, jeune auteur qui parle beaucoup avec les doigts (avatar ©Luis Royo)
  • Isa, jeune auteur qui parle beaucoup avec les doigts (avatar ©Luis Royo)

Paru !

http://www.griffedencre.fr/IMG/cache-200x307/PC_200-200x307.jpgMa première novella est enfin parue !

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