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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 18:11

Abus de censure ou abus de provocation ?

Je vous avoue avoir du mal à me faire une opinion pour ma part dans cette affaire (sur laquelle vous trouverez un article complet ici).

Pour résumer, la Fnac de Nice a lancé un concours de photos sur le thème "le politiquement incorrect" avec pour résultat (forcément) des photos politiquement incorrectes. Celle qui a gagné le concours représente une femme enceinte en train de fumer, mais c'est le prix "coup de coeur" qui suscite la polémique.

Voici la photo concernée :

http://www.rmc.fr/blogs/public/images/Bourdin_and_co/Drapeau_francais.jpg

Très franchement, est-ce qu'elle me choque à titre personnel ? Un peu, peut-être... Disons qu'elle me déplaît. Ce qui me gêne davantage que le symbole anti-patriotique c'est la douleur réelle que ce cliché engendrera chez des gens qui ont combattu pour ces couleurs, pour des gens qui ont des valeurs parfois différentes de celles de notre génération parce qu'ils ont connu la guerre, parce que ces couleurs pour eux représentent leur pays, leur fierté, leur nation et aussi la liberté. Je n'ai pas vécu en 40, pour moi être française et libre de l'être, c'est une évidence. Pourtant, je sais que même si notre pays est sur une pente sécuritaire qui m'inquiète, il reste un beau pays avec des belles valeurs. En tout cas, c'est loin d'être le pire. On fait ce qu'on peut avec 60 millions d'individus tout autant capables de grandeur que d'un égoïsme absolu. Cracher sur la France par principe ? Bof, ce n'est pas mon truc. Je préfère essayer de dénoncer ce qui ne va pas en espérant que ça change que de jeter Bébé avec l'eau du bain.

Donc, cette photo ne heurte pas tant mes valeurs patriotiques que mes valeurs humaines. Valeurs qui disent que ce n'est pas la peine de blesser les gens dans quelque chose qui leur est cher quand c'est inutile. Alors, oui, cette photo me déplaît.

Mais (parce qu'il y a toujours un "mais"), avec un thème comme "le politiquement incorrect" le but même du concours n'est-il pas de demander quelque chose qui déplaît au plus de monde possible ? Et c'est là qu'il y a un problème selon moi. C'est un peu comme si on faisait un concours de gros mots entre des gamins et qu'à la fin, on filait une claque à tous ceux qui en ont dit parce que "c'est pas bien". Pourquoi le provoquer dans ce cas ?

En l'occurrence, nous nous retrouvons face à un paradoxe de notre époque qui tend à la schizophrénie. D'un côté la liberté des grandes entreprises pour faire leur com  ; et tout le monde le sait : choquer fait vendre. Donc on flirte de plus en plus avec les limites pour faire parler et par là, exister. Et cette même société qui libéralise tout ce qui est économique se voudrait modèle de vertu et de respect. Alors on autorise la Fnac à faire un concours dont le but est de choquer, mais on menace de "punir" celui qui a le mieux réussi l'exercice ? La réaction même à cette photo prouve que cet artiste méritait de très loin le premier prix. La question pour moi est plutôt de savoir si ce concours avait une raison d'être.

Si oui, si on considère qu'il est bon de tester les limites entre liberté et respect, alors on ne peut que saluer cette photo qui nous met face à nos paradoxes : poser une question, sans vouloir connaître la réponse.

La photo qui a remporté ce concours (celle de la femme enceinte en train de fumer) ne pose-t-elle pas la même question ? Ma réaction en tout cas est la même. Fumer durant une grossesse présente de gros risques pour l'enfant. Mais c'est aussi une chose que beaucoup de femmes font parce qu'elles ne peuvent pas arrêter (et il a été prouvé récemment que ce n'était même pas bon de server leur organisme dans une telle circonstance). Dans tous les cas, il s'agit pour moi de se servir de quelque chose qui peut être une réelle souffrance juste dans le but de faire du bruit, de choquer et au final, de vendre.

Abus de censure ou abus de provocation ? Je ne sais toujours pas. Je trouve juste que cette histoire traduit un réel malaise de notre société, un malaise qui va bien au-delà de notre amour ou non pour le drapeau tricolore.

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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 15:05

Il y a quelques temps de ça, j'avais fait un billet sur les dilemmes de la traduction et une réaction un peu vive d'une de mes lectrices m'avait poussée à faire un autre billet sur la défense de la langue française, à savoir si cette dernière pourrait un jour disparaître comme l'ont fait certaines langues régionales.

Aujourd'hui, j'ai juste envie de râler une bonne fois (sans être forcément de bonne foi, d'ailleurs) comme ça, de façon totalement non-productive.

Ce matin, un journaliste de France Info parlait du retour à un trafic aérien à la normale qui ne pourrait se faire que "step by step". Et là, j'ai pensé à la réaction de ClaudeL et à ce qu'elle expliquait sur les slogans en anglais pour être plus vendeurs.

Et je vous avoue que je me suis demandé longuement l'intérêt de l'usage d'une telle expression de la part d'un journaliste français qui s'exprime sur une radio du service public. Aurait-on moins bien compris s'il avait parlé d'un retour "étape par étape" ? Je dois vous avouer qu'en dehors d'une allusion culturelle très obscure à une chanson des New Kid on the Block, je n'ai pas toujours pas compris la subtile nuance qu'il y avait à employer une expression anglaise en plein milieu d'une phrase en français. À part pour faire tendance. Ou une allusion à la check list, pour rester dans le langage propre au trafic aérien ?

Bon, il y avait sans doute une très bonne raison. Je cherche encore. Si je trouve, je vous préviens.

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 20:48

Quand l'expression "avoir une peau de bébé" devient une réalité, cela donne ça.

Pour résumer, il y a une grosse polémique actuellement aux États-Unis parce qu'un laboratoire fabrique une crème anti-rides à base de peau récupérée sur des foetus avortés.

Ma première réaction, je vous l'avoue, est un mélange de consernation et d'horreur. Hélas, derrière cette polémique se pose la difficile question de l'avortement. Nombreux sont les gens (comme moi) à être pour le droit à l'avortement, mais contre ce genre de pratique. Mais on en revient alors à demander pourquoi. Et l'argument du sacré, de l'inacceptable selon nos valeurs humaines revient à apporter de l'eau au moulin des détracteurs de l'avortement. Car au final, un foetus est-il un petit humain, oui ou non ? Si non, on peut utliser ses cellules à ce qu'on veut. Si oui, pas d'avortement (meurtre) possible. Et là, quelqu'un qui, comme moi est pour l'autorisation légale de l'avortement, mais en même temps totalement incapable d'imaginer y avoir recours, je me trouve encore le postérieur entre deux tabourets inconfortables.

Si on en croit la société qui commercialise le produit, les fonds gagnés serviraient à développer des pansements pour les grands brûlés. De suite, nous voilà plus embêtés pour nous insurger. Mais tout de même, n'y a-t-il pas quelques tout petits actionnaires qui font des bénéfices dans un coin ? Et d'ailleurs, cette matière première, à qui est-elle achetée et selon quels critères ? Et puis, était-il bien nécessaire de commencer par mettre au point l'anti-rides avant les pansements ?

Sur cette dernière question, je propose un début d'explication : Les pansements doivent être efficaces pour qu'on les utilise dans le milieu médical. Pour ce qui est de la crème, s'il fallait qu'elles soient efficaces pour arriver sur le marché, ça se saurait !

Dans tous les cas, si j'ai porté cette information à votre connaissance c'est juste parce que je trouve qu'il est bon d'y réfléchir et de voir un peu les questions auxuquelles cela peut nous amener. Je ne suis pas sûre du tout que les mères obligées à recourir à l'avortement seraient emballées qu'on utilise des prélèvements de cellules pour faire des cosmétiques. Oui, elles ont signé, mais n'était-ce pas pour la "recherche scientifique" ? Pas sûre qu'elles aient voulu que ça finisse en soin de beauté.

À titre personnel, si je peux essayer de réfléchir aux arguments scientifiques et lutter contre un a priori très violent et instinctif, je ne me vois pas du tout m'étaler ça sur la figure. Et je pense qu'il faut vraiment que l'esthétique ait pris une importance disproportionnée dans notre culture pour qu'on puisse en arriver à vendre ça.

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24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 08:43
Je voulais écrire cet article hier en réaction à Twitter qui s'invitait au conseil des ministres. Puis je me suis appliqué la question que je voulais poser à la presse, à savoir : cet article aura-t-il moins d'intérêt demain ? La réponse étant clairement non, je me suis consacrée à mes travaux d'écriture pour laisser tout ça mûrir dans un coin de ma tête. Le résultat de mes réflexions n'a pas changé, cela dit ; mais ça m'a permis de faire autre chose de ma journée.
Je reviens donc à cette information hier sur la taxe carbone. En dehors du fait qu'on passe son temps à inhumer et exhumer cette pauvre taxe, c'est autre chose qui m'a frappée. L'information a filtré alors même que le conseil des ministres avait lieu et pourquoi ? Parce que les ministres utilisaient leur portable pour relayer cette info sur leur blog et leur compte Twitter. Et je vous avoue qu'en entendant ça, j'ai été consternée. Alors vous me direz peut-être que les ministres informent les Français ce qui fait partie de leur travail. Mais l'information aurait-elle eu moins d'importance deux heures après ? Quel intérêt de la donner avant la fin des discussions ?  Pourquoi ne pas attendre que le premier ministre ait donné tous ses arguments et qu'un éventuel débat ait eu lieu ? Je ne sais pas précisément comment fonctionne un conseil des ministres : la chose était-elle déjà entendue ou bien y avait-il matière à discussions et négociations ? Dans tous les cas, la concentration et le sérieux nécessaire à ce genre de réunions ne me paraît pas compatible avec le fait de Twitter, de tchatter ou de blogguer.

Depuis quelques temps les boulettes médiatiques se multiplient : utilisation d''images qui ne correspondent pas à un fait parce qu'elles ont été trouvées sur le net, relai d'informations qui n'étaient que des rumeurs (comme la mort de Pascal Sevran annoncée alors qu'il était toujours en vie), etc... La presse se plaint que la gratuité lui ôte le pain de la bouche, elle accuse Internet mais fait preuve d'aussi peu de fiabilité dans les infos qu'elle relaie. On annonce la mort de la presse à cause du net, mais n'est-ce pas la presse elle-même qui nourrit la graine de sa destruction depuis longtemps ? Pour moi, cette graine s'appelle le scoop. Depuis des années, c'est lui qui nourrit la presse bien plus que le grand reportage. On a habitué le "consommateur" à vouloir de l'immédiat plutôt que du recul ou de la qualité, mettant en avant le premier à avoir eu l'info plutôt que celui qui l'avait donnée ou analysée avec le plus de précision. Peut-on s'étonner maintenant que tout à chacun se targue de faire des "articles" sans avoir la moindre formation de journaliste ? Peut-on se plaindre que la presse elle-même relaie les informations trop vite pour les vérifier convenablement ?
Oui, on peut. En tout cas, moi, je le fais. Il serait peut-être temps de se remettre sérieusement en question. Aussi bien nous, consommateurs d'infos que ceux qui nous en donnent... Et aussi nos ministres qui participent à ce semblant de démocratie. Non, donner de l'info à tour de bras sans analyse, sans recul, sans réflexion et sans aucune fiabilité, ce n'est pas aider le citoyen à se tenir au courant de ce qui se passe. Cela participe juste à ce phénomène du "un fait divers = une loi", cela induit cette démocratie d'opinion qui fait vite au lieu de faire bien, simplement parce qu'aujourd'hui tout le monde a été sensibilisé à ceci et qu'il faut y réagir immédiatement. Cela fait des hommes brisés par la presse avant même d'avoir été jugés coupables ou non... De l'immédiat, du baclé, du sensationnel...
La presse se demande comment contrer le pouvoir d'Internet : et si on parlait de travail ? D'un travail dont les internautes ne sont pas capables, qui donnerait une vraie valeur ajoutée à un journal et justifierait de son coût ? Non pas que je prétende que les journalistes ne font rien. Je pense qu'aujourd'hui la majorité de leur travail consiste à guetter la moindre info (ou intox) postée sur le net, à pister des socialistes et des écolos pour découvrir leur lieu de réunion d'entre deux tours (c'est super important ça pour la vie démocratique de savoir où ils se sont réunis, à quelle heure et si la moquette était rose ou verte !), à foncer sur leur portable pour relayer l'info en premier... Et au jeu de la vitesse, ils ne battront pas le net, et surtout personne ne paiera pour ça. Par contre, si nos journalistes récoltaient ces infos, prenaient le temps de les vérifier, des les analyser, de les comparer à des précédents historiques... ce serait un vrai boulot d'investigation.
Et le pire, c'est qu'ils le font ! Il y a encore d'excellents journalistes qui font leur travail avec zèle, qui sont capables d'analyses bien plus pointues que je ne le serai jamais, notamment parce qu'ils ont les outils, les méthodes de travail, les archives, la culture nécessaires... Ces journalistes font du bon travail, un travail qui devrait permettre au citoyen de faire son devoir en toute connaissance. Mais quel journal les met réellement en avant ? Il y en a, mais ils sont peu et ils sont bien souvent d'un parti pris qui me les rend insupportables.

Et à relire ce billet, je me demande si je ne vais pas passer pour une vieille incapable de se conformer au mode de pensée actuel. Un système où les programmes de PC sont toujours plus performants et plantent toujours autant ; où tout consiste à nous faire vivre nos vies plus vite, mais pour aller où ? Où les blogs les forums et les réseaux sociaux nous permettent de communiquer plus rapidement et avec plus de gens, mais pour combien de relations vraiment profondes ?
Oui, je dois être une vieille. Parfois, j'ai juste envie de m'assoir sur un banc au milieu de toute cette frénésie pour m'arrêter et prendre le temps de ressentir le monde.
  J'espère qu'il y a encore quelques personnes comme moi.
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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 13:21
Je suis sûre que Cloclo ne pensait pas à la politique quand il a écrit cette chanson et pourtant... Entre l'amour et la politique après tout, il n'y a qu'un pas. On s'aime, on se déchire, on fait des promesses, on les trahit, les familles se décomposent, se recomposent, le compagnon fidèle d'hier sera l'ennemi de demain...
Et me voilà donc à regarder cette taxe carbone qui joue au yoyo avec une certaine compassion. Quelqu'un devrait lui donner du Mercalm avant qu'elle ne vomisse sur le joli tapis de l'Assemblée Nationale.
En 2007, face à la montée de popularité de Nicolas Hulot, tous nos charmants candidats (ou presque) se sont empressés de signer pour la mise en place de cette taxe écolo qui, une fois de plus, entendait rendre le français citoyen par la seule méthode qui marche : le porte-monnaie. Mais voilà venir la Crise (qui mérite bien sa majuscule), l'échec de Copenhague, l'Europe qui part en coquillette, les Japonais qui continuent de pêcher le thon rouge, les Chinois qui nous envahissent de t-shirt et de canapés qui grattent... comment voulez-vous faire une taxe intra-muros efficace dans tout ce foutoir ?
Voici donc nos politiciens assis entre une chèvre affamée et un chou bien gras, en train d'essayer de ménager les deux. Résultat : ils disent oui, ils disent non, ils disent peut-être ou plus tard... Et il ne se passe rien !
Une fois encore, je ne sais même pas avec qui être d'accord ou non. Sur le papier, faire une taxe sur ce qui pollue au lieu d'augmenter encore celles sur ceux qui bossent, ne me paraît pas une mauvaise idée. Mais si on commence à en exempter la moitié des plus gros pollueurs pour des raisons économiques, un résultat encourageant me semble peu probable et je crains que notre chou (tout joli, tout bleu et équipé de cinq continents) ne se fassent bouffer tout cru (ou cuit s'il se réchauffe trop).
Mais si nous écrasons nos entreprises de taxes, nous risquons fort d'en venir à manger la chèvre pour qu'elle épargne le chou. Et où trouvera-t-on du lait chaud pour l'hiver ?
On nous parle de donner l'exemple en appliquant cette taxe en France avant qu'elle ne soit mise en place en Europe. C'est un point de vue qui se défend. Reste à savoir si nombreux seront les chefs d'États à imiter un système qui aura plombé notre consommation, la compétitivité de nos entreprises et fait chuter la popularité du gouvernement en place (ce qui sera sans doute l'argument le plus rédhibitoire). Il nous faut donc convaincre tout le monde de faire ça en même temps. Croyez-en notre ami le thon rouge, c'est vraiment la mer à boire !
Nous voilà une fois de plus face à un problème inextricable qui mérite sans doute bien plus que des déclarations d'intentions, des promesses non-tenues, des lois bricolées en urgence puis rejetées par les institutions de la République... Et des scoops twittés sous la table par des ministres qui nourrissent un monde de l'info immédiate où le train va si vite qu'il n'arrive jamais nulle part.
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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 08:48
Oh, My God !
Je dois admettre que c'est tout ce qui me vient en entendant parler de la télévision berlusconienne sur France Info :

"C’est le rêve de nombreuses jeunes italiennes qui passent des auditions publiques pour être recrutées : les velina ne parlent pas, elles se tiennent à côté de l’animateur d’une émission et dans les moments un peu moins forts, elles dansent sur place pendant une trentaine de secondes, pour empêcher les Italiens de toucher à leur zapette. Cette danse a un nom : le stacchetto.

La thèse d’Erik Gandini est que la télévision italienne incarne la vision du monde de Sylvio Berlusconi, celle qu’il transmet aux Italiens et qui le rend si populaire : des femmes à moitié nues, avec des gros seins. La velina a pour ambition d’épouser un footballeur. On voit une audition publique, dans un centre commercial, avec justement, un match de foot en fond d’écran... Le rêve que montre la télévision c’est la vie avec plus d’argent, plus de lumière, et plus de couleurs."

Source
Alors, il convient de prendre la chose avec la mesure adéquate. Les médias français n'aiment rien tant que faire du bruit autour des frasques berlucsoniennes (autre exemple), c'est tout aussi divertissant que le bling bling français, mais c'est plus loin (donc moins compromettant et moins déprimant).
Du coup, je suis allée faire une recherche sur Youtube et j'y ai trouvé ça (NB : "striscia notizia" n'est pas un journal d'infos mais une parodie). Ça m'a rappelé un journal que mes profs avaent montré à ma classe en Fac d'espagnol où les articles politiques étaient entremêlés de nymphettes à moitié nue dans des poses aguicheuses. Il s'en était suivi une longue polémique dans la classe à savoir si ce mélange des genres étaient choquant ou si c'était juste une façon ingénieuse de ramener les citoyens vers la politique (à quand la petite gaterie dans l'isoloir pour ramener les jeunes vers les urnes ? ^^).
En fait, après avoir été consternée par ces quelques mots sur la télévision berlusconienne, cela m'a rappelé ma réaction en tombant sur quelques émissions style prime de Star Ac' ou autre... Quand on regarde la télévision régulièrement, sans doute n'est-on plus trop sensible à cette évolution, mais la regardant moi-même rarement, eh bien, je trouve que le pas qui nous sépare de la télé berlusconienne est microscopique à l'échelle de nos récents "progrès" en la matière. Le plus frappant pour moi n'a pas été cet étalage de sex-attitude dans des émissions qui en sont demandeuses (et où le public l'est aussi, donc chacun ses choix), mais plutôt de remarquer que, dans des émissions politiques de plus en plus nombreuses, la première ligne du public était constituée en majorité de filles jeunes et jolies, avec des jambes croisées parfaitement épilées, croisées sous leur mini-jupe... et qui avaient l'air de s'ennuyer prodigieusement !
Du coup, je ne sais pas ce qui m'interpelle le plus : le débarquement progressif mais guère récent de la sex-attitude dans la politique, ou notre capacité à nous émouvoir avec de hauts cris du populisme de la politique italienne en fermant les yeux sur la progression rampante qui s'opère sur nos propres écrans ?
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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 15:00
Lendemain d'élections. La démocratie a trop bu, l'électorat a mal au crâne ?
Jour de soleil pour les uns, jour de pluie pour les autres.
Pour ma part, je ne souhaitais pas faire de billet sur la politique, mais ces quelques chiffres me font un effet bizarre :


Irak, élections legislatives 2010 :
Participation : 62,4 % ; 38 morts ; 110 blessés

France, élections régionales 2010 :
Participation : 46 % ; blessés et morts : on supposera zéro (en laissant une marge d'erreur parce que prendre sa voiture pour aller voter après un petit repas dominical bien arrosé peut s'avérer dangereux).

Alors oui, l'Irak, ce n'est pas la France. Oui, les régionales ce ne sont pas des legislatives. Et oui, comparaison n'est pas raison. Mais je trouve ça bon de prendre quelques minutes de temps en temps pour se rappeler que le droit de voter librement et sans danger dans un pays démocratique n'est pas quelque chose d'aussi anodin que nous autres français tendons à le penser.
Nombreux sont ceux qui pensent exprimer leur mécontement en s'abstenant d'aller voter, mais très franchement, à part les gros sanglots des politiciens pour les caméras et les micros, vous pensez vraiment que ça les embête que vous restiez chez vous au lieu de vous exprimer ? Sur la place publique, on se désole de ces chiffres qui soit-disant diminuent leur possibilité d'action. Dans la réalité, cela fait apparaître les citoyens comme des gens qui s'en moquent et préfèrent rester chez eux, des gens trop blasés pour croire qu'ils peuvent encore changer quelque chose avec leur voie(x), des gens mous, qui s'en foutent, qui préfèrent un dimanche devant la télé qu'un dimanche à essayer (même vainement) de donner leur opinion du "moins pire". L'abstention ne donnera jamais plus de pouvoir au peuple, elle convainc le gouvernement de se disputer pour les quelques personnes qui vont voter... Elle aboutit à une forme de clientélisme.
Alors non, je ne vous dirai pas d'aller voter pour untel ou untel. Je ne vous encouragerai même pas à aller voter tout court si vraiment vous n'avez rien à dire. Mais avant de céder à la tentation de l'abstention, que chacun réfléchisse à l'utilité de ce pouvoir qu'il délègue aux autres, à ceux qui vont voter, ceux qui sont tellement en colère qu'ils glissent un bulletin extrêmiste, ceux qui votent pour le camp qui entretiendra leurs privilèges...
Le mutisme est une preuve de mécontement comme une autre. Le problème c'est qu'il est rarement entendu.

*edit*
Histoire de me la jouer un peu moins "mère moralisatrice", il faut savoir que j'ai attendu l'âge de 24 ans pour voter, malgré l'insistance de mon entourage. Et je ne regrette pas de ne pas l'avoir fait avant. Je ne considérais pas avoir une connaissance suffisante de la politique et du monde en général (hors des différentes idées de ma famille et de mon milieu) pour exprimer ma propre opinion. C'était donc un choix délibéré de laisser des gens plus informés que moi exprimer leur opinion. Mais il faut se rappeler que l'absention se résume à cela : laisser les autres décider.
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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 12:47
Parce que c'est le jour, je vais quand même en dire un mot...
J'ai toujours détesté le concept de "journée de la femme". Si on prétend à l'égalité des sexes, pourquoi faire une journée spécifiquement sur la femme ? Faut-il en conclure que les 364,25 restantes sont des journées de l'homme ? L'année dernière, je me suis pourtant rendu compte que cette journée avait l'avantage de permettre de faire un bilan de la situation de la femme aussi bien dans notre pays que dans des pays où l'amélioration de sa condition est moins avancée. Evidemment, un jour, ce n'est pas beaucoup pour ça. Mais ce n'est pas non plus le seul jour de l'année où la question est abordée. Celui-là a l'avantage d'être fixe et donc, toute personne s'intéressant au sujet pourra tendre l'oreille ce jour-là pour un bilan complet (enfin, censément complet). Alors, pourquoi pas ?

Ce qui m'énerve par contre.
- Les comportements au travail de type :"Tu pourrais faire ci ou ça à ma place. Aujourd'hui, c'est la journée de la femme" (si si je l'ai entendu souvent). Euh... Mais si le but de la journée de la femme c'est de promouvoir l'égalité homme/femme, c'est peut-être pas le jour de demander à être traités différemment, non ?
- Les réponses des hommes de type : "Y a déjà la St-Valentin." O_o C'est vraiment là qu'on voit combien le concept a été détourné.
St-Valentin : fête des amoureux (pas seulement des femmes, normalement).
Journée de la femme : journée de revendication de l'égalité homme/femme. Non, on n'est pas censé offrir de parfum ou de bijou à sa femme ce jour-là.
(cela dit, je me trompe peut-être sur le sens originel de cette journée, dans ce cas, je serais ravie que vous m'en appreniez plus)
- Les tonnes de promesses dans le vent qui ne seront jamais tenues.

En conclusion, la journée de la femme peut avoir son utilité. Néanmoins, comme pour toutes les mesures de ce genre, je rêve du jour où elle n'aura plus aucune raison d'exister.
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  • isa
  • Isa, jeune auteur qui parle beaucoup avec les doigts (avatar ©Luis Royo)
  • Isa, jeune auteur qui parle beaucoup avec les doigts (avatar ©Luis Royo)

Paru !

http://www.griffedencre.fr/IMG/cache-200x307/PC_200-200x307.jpgMa première novella est enfin parue !

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Les premiers avis ici !

Un Article En Particulier ?

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