Évidemment, quand le parent est aussi différent que l'est Sam, la société en vient à se poser encore plus de questions. Le film pose bien la question de nos préjugés sur l'éducation. Nous considérons comme normales certaines maltraitances quotidiennes (insultes, délaissement, manque d'écoute) mais on s'interroge à l'idée de parents différents (homosexuels par exemple ?), même si cette différence s'associe à des qualités particulièrement importantes pour les parents.
Une fois de plus, c'est la normalité qui compte.
Ce que je trouve surtout intéressant, c'est de voir le regard toujours indulgent que les milieux intellectuels portent sur la question du handicap. Tous les critiques sont d'accord pour saluer la sensibilité, l'intelligence et l'humanité de ce genre de films. Alors que ces mêmes milieux sont les premiers à rejeter irrémédiablement toute personne qui ne correspond pas à une certaine élite. C'est un autre débat, mais je le trouve tout de même assez intéressant. Il suffira dans certains milieux de ne pas avoir tout à fait cité la référence qu'il fallait, de vous être montré maladroit dans votre comportement, d'avoir eu l'air d'un néophyte au milieu d'une sphère d'initiés pour être immédiatement et définitivement catalogué au rang de boulet. Notre indulgence humaniste serait-elle réservée aux personnes définitivement classées comme "anormales", ou bien ne pourrait-elle s'exprimer qu'à l'égard des personnages de fiction ?
Une question que beaucoup devraient se poser quand ils encensent des films sur la tolérance d'un côté et se montrent aussi sectaires dans leur propre sphère d'influence.