Et oui, une fois encore, pour ne pas changer, je vais râler contre les médias. Plus précisément contre les heures de programmation sur les chaînes publiques. Hier, j'ai vu deux reportages très intéressants sur France 2 : le premier sur les traumatismes de guerre, le deuxième sur l'esclavage et le travail des enfants (article à venir pour donner mon avis plus précisément). Tout le propos de ces deux documentaires très durs (à ne pas mettre devant tous les yeux) étaient de dénoncer le tabou qui règne autour de certains problèmes : qu'il s'agisse des traumatismes de la guerre (qui touchent aussi bien les humanitaires que les journalistes et les militaires) qui sont à peine traités dans les cours de médecine, face auxquels de nombreux psychiatres non formés sont impuissants et qui sont une telle honte, pour les militaires notamment, qu'ils sont repoussés au fond de l'inconscient jusqu'à être somatisés... Ou qu'il s'agisse de l'esclavage qui est une pratique qu'on trouve encore en France au XXIème siècle.
Deux très bons reportages, vraiment, et je salue le travail des reporters. Travail selon moi gâché par l'heure à laquelle ces documentaires ont été passés. Peut-on vraiment dénoncer le silence qui règne sur un sujet, à une heure où la plupart des citoyens sont couchés ? Faut-il être insomniaque pour être sensibilisé à notre monde, ses dérives et ses drames ?
Alors bon, je modère ma frustration en me disant que c'est déjà bien que des documentaires comme ceux-là existent, que c'est une bonne chose que notre société s'empare, même tout doucement, de ce genre de problèmes ; mais je vous assure que quand on a vu ce qui se passe encore de nos jours dans notre monde, on voudrait vraiment que la prise de conscience se fasse plus vite, que les choses changent... Et on aimerait que la question soit un peu plus mise en avant que les atermoiements de nos bleus, les "drames" d'une coupe du monde ratée et les règlements de comptes internes du milieu sportif.
*Edit*
Je viens de faire quelques recherches sur le site de France 2 dans l'espoir de trouver un lien vers des vidéos des reportages d'hier. Et j'ai découvert en voulant regarder d'autres reportages (sur la violence ordinaire) qu'ils étaient payants ! Donc, si vous n'êtes pas insomniaques et que vous ne vous passionnez ni pour les drames des bleus ni pour les reality show (mais y a-t-il encore une différence ?), vous avez le droit de voir à une heure décente les documentaires du service publique... à condition de payer. Comment ça vous pensiez que votre redevance télé suffisait à vous donner le droit de regarder des programmes instructifs ? Ah ben faut pas rêver non plus, hein... On peut s'abêtir gratuitement grâce à la télé, se faire ramollir le cerveau pour être malléable à souhait pour les pages publicitaires, mais faudrait pas viser à devenir gratuitement un bon citoyen (entendez par là un gars suffisamment instruit pour prendre en charge le destin de son pays selon le doux concept de démocratie). Et après on s'étonne qu'en temps normal je ne regarde jamais la télé...