Quatrième de couverture : L'homme-Afrique s'éveille, l'heure du carnage a sonné ! Ils sont trois. Trois épaves échouées dans un des nombreux parcs animaliers de cette Afrique en fin de course. Trois gardes dont le rôle se limite à mesurer la déchéance des animaux qu'ils sont censés protéger, sauvegarder. Il y a Bongo, qui pue comme une charogne recuite par le soleil, qui ne parle pas, ou si peu, mais qui sourit, ça oui. Il y a Lhar, l'allemand, imbibé du matin an soir, une outre d'alcool qui, bien que titubante, parvient encore à bander... Et il y a Dunkey, l'homme trouble au passé chirurgical. Un passé lancé à ses trousses, dont il mesure l'inexorable progression. Et voici qu'arrive l'Homme-Afrique, le tueur d'assassins qui, au loin, devine sa prochaine destination : cette Europe grise des blancs propres. Il est l'homme-rhinocéros, tout auréolé de cette étrange lueur bleutée que Bongo appelle la lumière des morts. Préparez-vous... Il approche. Avec La lumière des morts, Thierry Di Rollo nous entraîne au cœur des ténèbres, au plus profond d'une Afrique moite et sur les franges d'une Europe aux âmes sèches et cassantes. Pour un voyage au bout de l'enfer...
Il y a des livres coup de cœur et des livres coup de poing. J’aurais peut-être dû faire une page à part pour les signaler parce que sans conteste, ce sont des œuvres à mettre en avant et à conseiller. Mais peut-être pas dans les coups de cœur, plutôt dans les coups au cœur.
C’est le cas de la Lumière des Morts de Thierry Di Rollo. Un texte noir, qui ne laisse pas indifférent et qui fait réfléchir. Tout ce que je demande à un livre.
Le style incisif de l’auteur y sert une histoire sans concession. Mieux vaut s’y préparer avant d’ouvrir l’ouvrage.
Certains lecteurs serreront peut-être les dents devant les descriptions crues et souvent glaçantes. Mais avant d’y chercher un goût pour le macabre, interrogez plutôt le monde qui nous entoure pour savoir quelle a été sa source d’inspiration. Il serait plus commode de détourner les yeux du livre, comme on le fait de certains événements à travers le monde (voire pas si loin de nous) pour continuer à ne pas se poser de questions.
Mais non, parfois l’écrivain ressent le besoin de nous faire voir cette réalité nue et de nous empêcher de fuir. C’est ce que j’ai senti dans cet ouvrage. Loin d’étaler du gore sans fondement, pour le simple plaisir du voyeurisme, l’auteur nous fait plonger dans une spirale de folie et de violence. Un voyage dont on ne ressort pas indemne car on ressent à quel point le cercle vicieux est difficile à briser. La violence y engendre la violence qui mène à la folie. Une folie contagieuse dans un monde en vase clos qui se nourrit de lui-même.
Truffé de symboles, ce livre pose bien des questions dérangeantes sans avoir la prétention d’y apporter de réponse. Un constat qui est peut-être justement le seul début de réponse possible : voir pour réagir.
C’est en tout cas comme ça que je l’ai lu. La violence, présente partout, devient légitime quand elle est du côté du plus fort : l’homme sur l’animal, le « défenseur de la loi » face à l’engeance criminelle… Un monde SF oui, mais est-il si loin de nous qu’on pourrait l’espérer ?